
Leçon 3
4 L'auto-défense des plantes
Comme tous les êtres vivants, les plantes sont soumises à des attaques diverses venant de l'extérieur. Ces attaques peuvent être climatiques (chaud, froid, sécheresse...), provenir d'un sol inhospitalier, ou issues de la convoitise des animaux.
- Les attaques climatiques :
La défense contre la sécheresse a été développée par les plantes grasses. Celles-ci font des réserves d'eau dans des feuilles épaisses, constituées de manière à limiter l'évaporation par transpiration.
Certains arbres des pays chauds ont des épines très étroites afin d'être exposées au minimum au soleil tout en pouvant respirer.
Les poils ou le duvet des plantes servent à lutter contre la chaleur.
- L'aridité des sols:
Les plantes qui frappent le plus l'imagination sont les plantes carnivores : celles-ci ne disposant pas d'éléments nutritifs suffisants dans les sols, tentent d'attraper des insectes dont elles tirent les substances nécessaires. Les fleurs qui attirent l'insecte présentent en général des poils gluants dans lesquels celui-ci reste collé. La plante digère ainsi par l'intermédiaire de ses poils qui jouent en quelque sorte un rôle proche de celui des racines. Pourquoi, direz vous, les plantes s'acharnent-elles à pousser dans des lieux aussi hostiles ? La raison principale, que nous développerons plus loin, est qu'elles ne sont pas assez vigoureuses pour lutter contre les autres végétaux qui croissent plus facilement et qui les étouffent. Un message à méditer !
- Les agressions animales :
Les défenses les plus originales sont celles développées contre les animaux. En effet, incapables de s'enfuir, les plantes ont dû inventer des systèmes de protection efficaces. Si les plantes souhaitent qu'on mange leurs fruits et qu'on vienne butiner dans leurs fleurs, elles ne veulent surtout pas qu'on touche à leurs feuilles qui leur permettent de respirer et de synthétiser leurs substances, ni à leurs tiges qui les supportent.
Contre l'appétit des animaux, de nombreuses plantes présentent des épines (exemple : la ronce, l'acacia, l'églantier...), ou des poils qui tiennent les insectes à l'écart.
Les feuilles épineuses de certains chardons forment un enchevêtrement impénétrable.
Les plantes velues empêchent l'adhésion des oeufs qui risquent de se dessécher.
Beaucoup de plantes développent des substances chimiques complexes, toxiques (renoncule, digitale), voire mortelles (morelle, belladone), mais parfois tout simplement amères comme le théier que les animaux n'apprécient pas.
Les graminées ou certaines fougères ont des bords très coupants qui modèrent la voracité des animaux (une graminée que l'on fait glisser rapidement entre deux doigts peut provoquer des coupures douloureuses).
Les orties ont une arme discrète mais très efficace : des poils extrêmement rigides qui se cassent au moindre effleurement s'enfoncent comme une aiguille dans la peau et se vident de leur poison (d'où la possibilité de ramasser une ortie sans se piquer en faisant un mouvement de bas en haut perpendiculairement aux poils ).
Les défenses peuvent être très sophistiquées. En Afrique, on a observé que pour se protéger des antilopes gourmandes, un acacia augmente la teneur en tanin de ses feuilles, les rendant plus toxiques, et libère de l'éthylène volatil pour prévenir ses voisins d'en faire autant.
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